Conférence réalisée dans le cadre de l’institut de labellisation des intervenants en organisation Réseau Eval : la question du « bon manager » est éminemment une question liée à l’évaluation. Evaluer si le management est bon renvoie aux critères qui sont utilisés pour évaluer. Quelle évaluation peut on trouver en fonction de quels critères ? cette conférence est une introduction à cette réflexion.
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L’évaluation du management est une pratique courante dans les organisations. Tout d’abord le manager lui même s’évalue, il se demande s’il fait du bon travail, il se questionne (parfois trop – parfois trop peu). La question des critères semble aller de soi : un bon manager est performant, il atteint les objectifs…. des phrases courantes dans le métier mais qui renvoient à des questions complexes. En effet quand on cherche à évaluer le management, on cherche à objectiver le constat ( l’évaluation ). Toute objectivation demande des faits, des quantités… mais cela renvoie automatiquement à ce que le management produit de visible. Depuis la clinique de l’activité (Yves Clot) on sait que le travail ne se réduit pas au visible. Il existe toute une activité inventée en situation qui est difficilement traduisible en chiffres (Yves Schwartz). En effet quand on s’intéresse à ce qui se passe quand on travaille, on découvre un monde dans lequel chaque tâche à un poids psychique, on découvre une forme d’incertitude peu compatible avec les exigences de gestion des organisations. Pour autant le travail mêle ces deux dimensions d’objectivité et de complexe, d’incertain consubstantiel à la relation humaine.
Distinguer ces deux univers de pensée du travail, c’est commencer à se poser les bonnes questions en lien avec l’institution dans laquelle on travaille. Si certaines organisation sont dominées par l’idée de transparence, de contrôle et de maitrise, on peut facilement comprendre que l’humain résiste, et pas toujours pour des raisons claires qu’il suffit d’exposer.
Quel management est il possible ou souhaitable pour tenir compte de ces deux dimensions importantes? … La question n’appelle pas de réponse toute faite. Elle dépend d’abord de l’organisation, de sa culture, et des méthodes habituelles, connues, ou ignorées. Chaque situation appelle une réponse spécifique. En dehors des réponses toutes faites en management, c’est une invitation à une exploration de son intuition, de son expérience managériales, et d’une réflexion à partir du contexte à chaque fois spécifique.
Le bon management ne se décrète pas, il se construit par tâtonnements et par réflexivité au sens de Shön, entre recettes et grands principes et compréhension subjective et mouvante de chaque situation. Une invitation au voyage en somme.