Méthodologie de l’accompagnement

Accompagner les organisations et les personnes : un métier spécifique

La cabinet Humanum Est consultants regroupe des consultants formés à l’intervention en organisation. Il intervient auprès de directions, de professionnels ou de collectifs. Le métier est celui d’accompagnateur en ressources humaines (Vial, M; Tellini, A; Mamy-Rahaga, A ; 2013) Ce métier s’exerce en individuel (Coaching ou accompagnement individuel) ou en équipe (coaching d’équipe, accompagnement d’équipe, APP, supervision d’équipes, accompagnement du changement)

L’accompagnement en quelques mots  :

C’est un dispositif qui s’attaque à un/des problème(s) que rencontre l’organisation pour co-construire un changement. L’accompagnement permet d’apprendre à faire différemment, c’est un dispositif éducatif.

Voici quelques repères méthodologiques pour préciser la pratique d’accompagnement :

Accélérer le changement des représentations et de la culture de l’organisation.

Un dispositif d’accompagnement crée les conditions dans lesquelles « les interlocuteurs prennent conscience que le changement qu’ils veulent mettre en place autour d’eux passe par une mutation de leur propre identité, de leur rôle et de leur positionnement, par le changement de leurs représentations, par le changement culturel et la remise en question permanente d’eux mêmes » (Lenhardt, V. 2002, p1) : Les responsables porteurs de sens ; culture et pratique du coaching et du team building, Insep consulting Editions, Paris 2ème édition, P.1)

Posture de l’accompagnateur : valoriser une lecture singulière et multiréférentielle des situations.

L’accompagnement professionnel pose que les problèmes visibles (motifs de l’intervention) rencontrés par le client sont l’expression de contradictions invisibles, non exprimées, de dimensions «[…] opaques, partiellement inanticipables et enchevêtrées de manière chaque fois nouvelle, l’accompagnateur ne peut se conformer à aucun cadre conceptuel standardisé pour comprendre et agir » (Vial, M. ; 2013 ; p146) Un cadre conceptuel standardisé ne regarde que ce qu’il connait : un référentiel n’évalue que ce que contiennent ses critères. L’accompagnateur fait un autre travail, il doit créer une vigilance à ce qui est imprévu, singulier. Pour cela il doit manier la multiréférentialité et ne pas se limiter à ce qu’il connait ( ce qui est un réflexe d’expert)

Valoriser les savoirs, la culture et l’autonomie de décision du système client :

l’accompagnateur ne dirige pas une intervention en faisant des diagnostics et des préconisations. La pratique de diagnostic suppose que l’expert sache regarder là ou il faut mieux que le professionnel qui est à l’intérieur de l’organisation. Au contraire, l’accompagnateur  accompagne le travail d’auto- questionnement et de construction par le client de ses propres préconisations. Il met en place un espace de problématisation pour accélérer les apprentissages, les changements, les processus de maturation des savoirs. Le dispositif d’accompagnement permet une parole spécifique, un espace pour repenser les situations et sa manière de les aborder.

Privilégier l’expérience du client et la réflexion sur cette expérience, plutôt que les solutions apportées par le consultant qui sont toujours extérieures.

Privilégier l’expression et l’exploration : l’accompagnement privilégie l’expression et l’exploration des processus individuels et collectifs de l’organisation au moyen de dispositifs d’évaluation située (Vial, M. ; 2012) qui cherchent à élucider les dynamiques en œuvre chez le sujet et dans l’organisation. La parole des participants est travaillée afin de produire un cheminement (et donc des changements).

Un dispositif régulable : un dispositif d’accompagnement est évolutif, il se compose d’entretiens individuels ou collectifs ponctuels ou suivis, de recueil ou de restitution d’information… le dispositif est adapté en continu en fonction de ce qui survient et de l’évolution du travail.

Un dispositif « ouvert » qui permet la réflexivité. L’accompagnement est le dispositif d’intervention le plus « ouvert », il permet un processus réflexif : une exploration des situations. La réflexivité s’exerce au moyen d’entretiens d’accompagnement (Mencacci, N. & Vial, M. 2007) au carrefour des méthodes cliniques (Levy, 1996) des méthodes d’explicitation (Vermersh, P. ; 2004) et de l’entretien compréhensif (Kaufmann, J-C ; 2001).

Pour apprendre de nouvelles manières d’agir : L’accompagnement a pour but de travailler les critères à partir desquels les acteurs de l’organisation évaluent, pensent, décident et agissent. Ils peuvent ainsi faire de nouveaux constats, aboutir à de nouvelles conclusions et manières d’agir. Le dispositif travaille l’expérience, réorganise les savoirs, permet l’expression des enjeux et des remaniements identitaires.


Bibliographie :

Sur les méthodologies d’intervention :

Levy, A. (1997) Sciences cliniques, organisations sociales. Paris : PUF
Lenhardt, V. (2002) Les responsables porteurs de sens ; culture et pratique du coaching et du team building, Insep consulting Editions, Paris 2ème édition
Mencacci, N. & Vial, M. (2007) L’accompagnement professionnel. Bruxelles : De Boeck
Vial, M. Mamy Rahaga, A. Tellini A. (2013) Accompagnateur en RH. Bruxelles : De Boeck
Vial, M (2012) Se repérer dans les modèles de l’évaluation. Bruxelles : De Boeck
Vermersch, P (2004) Aide à l’explicitation et retour réflexif. Education perm. n°160, pp.71-80

Référentiels d’activités de l’accompagnement individuel (coaching) et collectif (consultant) :

Intervenant en organisation

L’accompagnement :

Issu de recherches en sciences humaines, la pratique de l’accompagnement se démarque des pratiques de conseil en organisation.

Accompagner – quels repères?

  • L’accompagnement suppose que le système accompagné ait sa propre dynamique. En effet, l’accompagnement ne cherche pas à diriger, mais se greffe sur la direction que se donne le système accompagné.
  • Accompagner une organisation, c’est mettre en place une méthodologie spécifique d’intervention : les recherches sur l’accompagnement on permis de distingues deux grandes catégories d’intervention : l’expertise et l’accompagnement.
    • L’expert est celui qui sait, il s’appuie sur le savoir qu’il possède. Il vient révéler  et résoudre des problèmes que l’organisation elle même ne voit, et selon les méthodes préconisées le diagnostic expert. L’expert dit le vrai, il se pose comme sachant.
    • L’accompagnateur ne se pose pas comme sachant, il sait que les savoirs les plus utiles sont ceux que possèdent les personnes qui sont à l’intérieur de l’organisation. L’accompagnateur se greffe sur les dynamiques du client pour les mettre en travail. Il ne révèle pas le vrai.

L’intervention et le conseil sont aujourd’hui très majoritairement de l’expertise. Dans l’expertise, le cabinet en sait plus que vous sur la question pour laquelle vous l’appelez c’est ce qui fonde son autorité, il va faire un diagnostic, trouver  le problème, et le résoudre, sachant que c’est le cabinet qui trouve le problème et qui propose une méthodologie pour le résoudre.
Dans l’Accompagnement, la consultant n’est pas dépositaire d’une expertise, au contraire, sa posture consiste à mettre au travail l’expertise individuelle ou collective de son client, le dispositif d’intervention est co-construit, et le but n’est pas d’apporter une solution, mais de modifier les critères avec lesquels vous prenez des décisions, il n’y a pas de solution apportée par le cabinet, mais au contraire, des avancées se produisent car les acteurs de l’organisations changent, ils mûrissent.»

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